Enfin !
Enfin un peu de nouveauté dans cette routine morbide que nous impose le Covid. Il était temps de bouger à nouveau, et la météo de ce weekend s’y est magnifiquement prêtée ! Retour sur un weekend riche en découvertes et en exploration.
Vendredi après-midi, c’est en direction de la Moselle que se dirige désormais l’équipe de choc, les géotrouveurs experts que Paola et moi sommes devenus. Notre objectif du weekend ? Trois géocaches parmi [tooltips content= »Chaque géocacheur peut attribuer des « points favoris » à une cache qu’il a appréciée faire pour ainsi mettre en avant les caches les plus intéressantes. »]les plus favorisé de France[/tooltips]. Et quelles caches ! Ces trois boîtes sont cachées à l’intérieur d’anciens bunkers présents sur la célèbre ligne Maginot ! Nous allons nous plonger, à l’aide de notre GPS et nos lampes frontales dans une exploration historique, dans des lieux aujourd’hui à l’abandon mais qui grouillaient de soldats à l’époque de la Seconde Guerre Mondiale. On vous emmène avec nous ? C’est parti !
On part sous terre
Et c’est de bon matin, aux environs de 10h que débute notre première exploration de la cache « Raiders of the lost place II » [GC3YFB5]. Nous avons garé la géomobile tout proche pour, par la suite, nous diriger rapidement sur le second objectif. Mais commençons déjà par trouver celui-ci. L’entrée des lieux est facile à voir, le bunker étant déjà une très grosse structure sortant de terre… Il n’est pas conseillé de pénétrer dans ce genre de structure abandonnée mais est-ce qu’Idiana Jones s’est arrêté à la porte du temple à cause des menaces de mort inscrites dessus ? Nous nous devions de venir faire cette cache avant qu’elle ne doive être archivée comme malheureusement beaucoup dans le même esprit, ces caches étant considérées comme dangereuses… Mais tellement intéressante en même temps…
Une « fenêtre »permet de laisser passer une personne adulte de taille normale mais pas beaucoup plus. Nous nous y engouffrons.
Un premier obstacle mais facile à passer, un deuxième et nous voilà dans l’antre de la bête. Il y fait totalement noir maintenant, nous sortons donc nos lampes frontales et notre torche. J’espère avoir assez de piles pour toutes les visites prévues… En jetant un coup d’œil par-dessus la rambarde de l’escalier qui tourne en rond, on peine à voir le fond… Ça promet pour descendre ces escaliers sans fin… « Il faudra remonter tout ça ? » Hé oui…
Après quelques minutes de descente, on atteint le fond. Il y fait frais, il y règne un silence impressionnant, brisé par le son de quelques gouttes d’humidité tombant par endroit. On avance prudemment parmi les nombreux débris métalliques spiralés (qu’est-ce que ça peut être ?), les trous dans le sol suite à l’absence de tôle, et on se fie aux images indice pour trouver nos indices car ici, pas de réseau… Tu m’étonnes, à quelques dizaine de mètres sous terre. J’ai du mal à imaginer les lieux, grouillant de soldats quelques décennies auparavant… Et même, la construction des lieux… Comment l’homme a-t-il pu creuser autant de galeries, de tunnels, de salles dans la roche, la terre ? Installer des machineries complètes à l’intérieur, des systèmes d’alimentation en eau et en énergie aussi profondément sous terre ? Impressionnant ce de quoi l’Homme est capable.
On continu de s’enfoncer, un peu au hasard, tentant de reconnaître les photos indice et c’est toujours par hasard que l’on tombe sur le rideau métallique de la dernière photo. Ouf, la voilà ! Bien à l’abri des regards mais quelque peu humide. On y appose notre tampon pour prouver notre passage. Une visite fortement intéressante. Nous n’avons finalement pas été au plus loin possible dans les multiples galeries, un peu par manque de temps, un peu aussi par peur de se perdre dans ses méandres de couloirs qui partent dans tous les sens… Ce ne sera que partie remise. Et c’est ainsi que nous rebroussons chemin, remontons l’escalier sans fin que nous avons descendu depuis ce qu’il nous a semblé une éternité mais nous avons finalement passé un peu plus d’une heure sous terre. Nous embarquons dans la géomobile pour nous rendre au prochain lieu du genre.
Juste sous nos pieds mais inaccessible
Aux environs de onze heures trente, c’est donc sur la cache « Zwerge 3 / Dwarfs 3 » [GCPBD0] que se porte notre attention. Ici, c’est une cache de type traditionnelle, les coordonnées sont donc exactement à l’endroit de la cache, ce qui semble bizarre pour un bunker où nous ne pouvons pas capter le moindre réseau… Notre curiosité est piquée au vif… Nous nous dirigeons donc vers la cache à environ un kilomètre de notre parking. Arrivée sur place, effectivement la cache est bien là, sous nos pieds, dans une tour à canon, environ cinq mètre sous nos pieds… Ah le s*l*pard… Bien joué…
Impossible de rentrer par la porte proche, inaccessible et condamnée… Comment faire… Et c’est en relisant correctement la description de la géocache que la solution nous est simplement proposée : un point d’entrée dans le bâtiment nous est donné à quatre-vingt mètre de là. Parfait ! Ou pas… On y parle aussi de bottes en caoutchouc et de possible humidité… Ah… Nous n’avons que nos chaussures de marche, et pas forcément à cent pour cent étanches… Tant pis, on se lance quand même.
Pareil que dans le précédent édifice, on se retrouve à descendre un escalier qui nous mène au point le plus bas, où commence une galerie remplie de quelques centimètres d’eau stagnante… Aïe… On avance lentement, tâtonnant un peu avec le pied la profondeur de l’eau devant nous, marchant sur les quelques débris en surface pour éviter de trop nous mouiller les chaussettes et nous arrivons à traverser le couloir sans trop de dégâts… On commence à remonter une autre escalier à l’autre bout du couloir qui doit nous mener exactement à l’endroit d’où nous venons, les coordonnées de la cache, avec quelques mètres d’altitude en moins comme il le faudrait. Et elle est bien là, cachée dans une partie du canon de la tourelle qui sort le bout de son nez hors de terre, juste de quoi voir l’arrivée des ennemis à l’horizon, de les viser et les terrasser. Un poste de défense idéal pour nos soldats français.
Le retour se fut comme l’aller, en esquivant un maximum d’eau profonde mais nos braves chaussures ont plus ou moins résister à l’immersion… Et c’est à peu prêt secs que nous nous redirigeons vers la géomobile qui nous attend sagement là où nous l’avion laissée. Le casse-croûte est rapidement avalé mais le choix de la suite du voyage reste incertain… Nous décidons de faire un léger écart sur notre programme pour aller voir une cache qui nous a été conseillée par un ami géocacheur : Pandémie. Comment qualifier cette cache ? Extraordinairement immersive… Je ne veux pas trop en dire, car je pense emmener quelques personnes adeptes de ce genre de caches avec moi la prochaine fois. Nous n’avons pas réussi à terminer le parcours imposé par cette cache, mais la frustration nous a fait promettre d’y revenir rapidement… Je vous laisse juste avec quelques images de la zone pour vous donner une idée…
Et c’est ainsi que s’est terminée cette première journée de chasse à la cache hors du commun. Et nous avons bien fait de venir, les découvertes du jour étaient exceptionnelles, que ce soit ces vieux bunkers de la Seconde Guerre mondiale et leur histoire, ou l’immersion totale dans un genre d’escape game à l’échelle d’un village entière en ruine… Que nous réserve donc le lendemain ? Venez, on y retourne !
Entre bunker et cascade
Deuxième jour, objectif ? Le « Petit Ouvrage de Welschhof » [GC3CHDH], une nouvelle exploration de bunker de la Seconde Guerre Mondiale. Nous avons pénétré les lieux de la même façon que la veille, en passant par un petit trou à l’arrière d’une partie du bâtiment restée en surface. On a du mal à s’imaginer la surface que représente le bunker dans les sous-terrain alors qu’un simple petit « champignon » se trouve en surface… Ici, c’est pareil, nous avons dû chercher des indices dissimulés dans le bunker qui, en place d’être cachés, étaient écris à l’encre invisible ! Un vrai casse-tête qui nous a fait faire quelques aller/retour dans la structure sous-terraine qui, à l’inverse des autres de la veille, n’était pas aussi « taguée ». Il devait y avoir moins de passage dans ce bâtiment-là, car il était beaucoup moins rempli de déchets en tout genre, de graffitis ou autre dégradation des lieux.
On remarque des similitudes dans les bâtiments visités, comme la descente des escaliers pour arriver au centre du bâtiment, le long couloir principal qui débouche sur toutes les salles annexes, les différents secteurs (armurerie, stockage, énergie, cuisine, dortoirs) et toutes les visites de ce weekend on étaient riches en apprentissage, en frissons et en adrénaline, car même si le concept de surnaturel n’est pas forcément un concept auquel on adhère, l’histoire des lieux peut donner quelques frissons… Le plus grand danger restant néanmoins une éventuelle rencontre avec des humains bien vivant mais nous n’y avons par chance croisé personne.
Une fois ces explorations terminées, il nous tarde de foncer vers le dernier objectif du weekend, la cache la plus ancienne du Grand Est, où du moins l’une d’entre elles. Ce sera donc les « Tendon Waterfalls » [GCC5BD] qui seront au programme de cette fin de weekend. Sur place, beaucoup de monde en ce dimanche après-midi ensoleillée mais aucune difficulté pour trouver cette « mamie » de 18 ans ! Seule une autre cache lui fait de l’ombre dans le Grand-Est parmi les dinosaures du domaine. Après une petite marche rapide, nous arrivons sur le haut de la cascade pour dénicher cette grosse boite bien planquée sous un tas de cailloux. Finalement, ce n’est pas l’apothéose du weekend mais une petite cache bien sympathique pour le terminer, les bunkers favorisés à plus de milles points chacun les méritent largement.
Retour à la maison pour terminer le weekend de chasse à la boite avec quelques amis pour leur proposer un concept de boite unique, à « pêcher » dans les hauteurs avec la Série des Canne à Teuch, pour les connaisseurs. Ce sera une fin d’aventure un peu pressée à cause d’un couvre-feu qui arrive bien trop vite mais nous gardons de magnifiques images en tête de ce beau weekend dans les entrailles de la terre.
Amis lecteurs, je vous salue et vous dis « à la prochaine » !
Romain