Le Blog du Rêveur

Le Blog du Rêveur

Rêve ta vie en couleur, c’est le secret du bonheur.

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De plus, certaines images semblent avoir disparu. Un gros boulot de mise à jour est en cours pour retrouver ces images dans mes bases de données. Le Blog va retrouver toutes sa forme pour sa version 3.0.
Veuillez m’en excuser.

J’ai tellement de choses à dire, à vous raconter que je ne sais pas par où commencer. Nous sommes à la fin du troisième jour de trek et je vais enfin prendre le temps de mettre sur « papier » tout ce que j’ai pu vivre lors de ces trois jours intenses et riches en émotions.

Jour 0 : Le Commencement

Tout a commencé le mardi 12 mars. J’avais rendez-vous pour le briefing pour le trek à 18h30. J’avais réservé mon trek depuis au moins un mois avec la première agence de tourisme à Cusco sur Tripadvisor. Je voulais que tout se passe bien, ne pas avoir de surprises, et j’ai joué la sécurité et le prix qui va avec. J’arrive aux bureaux dès 18h15 et me présente. Je sens rapidement qu’un malaise s’installe. Il semblerait que l’on m’ait mal renseigné quant à l’horaire de briefing et la réservation enregistrée n’est pas celle que j’avais faite. Okay, ça commence bien… Finalement on me dit de revenir demain, même heure… Bon… Je vais manger un morceau en ville, frustré de l’incompétence de l’agence. De retour à l’hôtel, le wifi se reconnectant, je reçois des Whatapps d’inconnus, des appels manqués. C’est la même agence avec qui je parle finalement et qui me dit que tout est arrangé, que c’était un problème interne de communication et que finalement le trek commençait bien le lendemain, avec un briefing accéléré à 11h avec les autres personnes du groupe. Je dois reconnaître que c’est assez bien rattrapé mais bon. Dodo.

Le lendemain, 11h, à l’agence, on me dit de préparer mon sac qui sera transporté par un porteur tout le voyage avec les affaires du matin et du soir uniquement. Le reste sera dans mon « daily bag » que je porterai moi-même. Je pensais porter mes affaires mais si c’est ainsi…Okay, ça s’est fait. Le reste du groupe arrive pour le briefing. Il s’agit d’une jeune suédoise de 25 ans, Linn, avec son conjoint anglais de 26 ans, Andrew. Notre guide est un local, Rony, 28 ans. Un bon petit groupe !

Le temps d’aller manger un morceau après le briefing et on se retrouve tous à 15h pour le départ du minibus vers la base vie de la première nuit. A bord du bus, on retrouve le groupe du briefing et le « staff », composé d’un cuisinier, de deux porteurs et d’un « horseman ». Nous sommes trois touristes pour quatre personnes dans le staff. C’est perturbant mais si c’est ainsi.

Nous arrivons après trois heures de route à la base vie. J’ai le droit à ma « glasshouse » privée. C’est en fait une petite maison, avec juste deux lits et un toit en verre pour pouvoir voir les étoiles en étant allongé sur son lit. Le concept est vraiment cool, mais pas de chance, nous sommes en pleine saison des pluies (rappelez-vous de ça pour plus tard) et l’humidité des lieux, plus le brouillard du soir empêchent même la lune de se montrer par la vitre. Tant pis. Au programme, ce sera un excellent repas préparé par le chef et un bon dodo pour être prêt le lendemain pour le vrai commencement…

Jour 1 : Put**n ça grimpe !

Ce que je craignais est bel et bien arrivé. L’altitude m’aura achevé. Voyons ça… Petite explication sur le fonctionnement des « porteurs ». En fait, les porteurs partent après nous et prennent le chemin le plus direct, parfois le même, et installent le campement pendant que nous faisons notre randonnée. Ici nous étions donc notre petit groupe du briefing et ce sera le cas la plupart du temps.

Départ au petit matin après un bon petit déjeuner. Première partie du trek, direction le lac Huma…. Et c’est là que ça commence. Cette première montée fut longue et difficile pour tous les membres du groupe. Mais une fois au sommet de la montagne, le spectacle qui s’offre à nous est magnifique.

Après quelques minutes à contempler le lac et s’amuser à y faire quelques ricochets, on redescend par le même chemin pour bifurquer un moment et commencer une nouvelle ascension vers le Passage du Salkantay, le point le plus haut du parcours du trek. Je crois que j’ai passé là les deux heures et demie les plus difficiles de ma vie. Avec un bon rythme de départ, la pente est tellement raide que je me retrouve quasiment à faire du surplace, à chacun de mes pas. Le groupe avance lentement mais je me suis rapidement retrouvé à l’arrière, de plus en plus loin, malgré les pauses faites pour se reposer et boire un coup. Ronny est finalement resté derrière avec moi pendant que les autres prenaient de l’avance. J’avance de plus en plus lentement, respirant de plus en plus fort, les jambes me portant de moins en moins bien, la pente semblant devenir de plus en plus raide… Ronny me motive, m’encourage, me donne des conseils et me dit de faire une pause. En fait, j’ai l’impression d’être le boulet à l’arrière qui ralentit le groupe. Et je ne peux rien faire, mon corps me dit « laisse tomber » et Ronny derrière « five minutes and it’s the campsite ». Quand je le vois enfin ce camp, je pleure presque de joie. Les porteurs ont monté une tente et nous mangeons ici le repas de midi. Qu’est-ce qu’il fait du bien ce repas! Je retrouve une énergie qui m’avait quitté quelques dizaines voire centaines de mètres plus tôt. Le repas terminé, je peux enfin admirer les lieux. Je n’y avais pas prêté attention avant mais qu’est-ce que c’est beau…

Mauvaise nouvelle, nous n’étions pas encore au plus haut du parcours, il reste encore quelques dizaines de mètres pour atteindre la passe. Et bien, le repas m’a fait un bien fou car après manger, je suis le rythme du groupe sans prendre trop de retard. Ouf, je me sens beaucoup mieux. C’est donc avec difficulté que nous arrivons enfin au plus haut point du trek, avec malheureusement du brouillard qui nous empêche de voir la montagne toute proche, point d’orgue du lieu. Tant pis. On ne peut lutter contre la météo.

Le reste du voyage fut plus tranquille, uniquement de la descente, mais de la belle descente. Les genoux ont pris assez cher mais une fois arrivé au campement pour la nuit, la satisfaction d’avoir réussi à passer ce premier jour est bien présente. Première nuit en tente pour ma part, et qui s’est plutôt bien passée, je crois que j’ai dormi 10 heures d’affilée jusqu’au petit matin, avec une vue de folie en sortant de la tente.

Jour 2 : La pluie

Pas de chance, ce deuxième jour sera marqué par de la pluie, et de la belle pluie. Il a plu une bonne partie de la nuit mais au petit matin, pas de pluie en vue. Nous continuons donc aujourd’hui notre descente. En fin de matinée, le déluge commence. Heureusement il nous reste qu’une heure avant le repas de midi à l’abri. Cela ne nous empêche pas d’être tout de même trempés en arrivant. Et le vent n’arrangeant pas les choses, la suite sera difficile. Ronny a également changé ses plans car le chemin était devenu instable. Nous prenons donc le bus pour éviter ce passage. Mais pas de chance, un énorme éboulis bloque la route. La saison des pluies aura eu le dernier mot sur ce chemin. Re-changement de plan, on traverse la rivière sur un « câble ».

C’est dingue mais la rivière est tellement violente que lorsque nous marchons à côté, on entend rouler les pierres dans le lit de la rivière, poussées par la puissance de l’eau. Et les éboulis sont nombreux le long du chemin, parfois juste quelques pierres, parfois des morceaux complets de chemin. Ce deuxième jour est une aventure constante.

Pour couronner le tout, c’est finalement un deuxième gros éboulement qui bloque notre route. La pelleteuse était déjà à l’œuvre pour dégager la voie mais nous devons attendre quelques dizaines de minutes pour passer. Et lorsque nous passons justement, quelques pierres commencent à dégringoler et dans la précipitation nous devons carrément marcher dans le lit du torrent pour éviter un nouvel éboulis. Nous voilà tous avec de l’eau jusqu’aux mollets, les pieds trempés mais le point critique est passé. Bienvenue au Pérou pendant la saison des pluies…

Un van viendra finalement nous chercher pour éviter une longue marche de deux heures avec les pieds trempés. Vous la connaissez tous cette sensation de « flatch flatch » quand vous marchez hein… La douche du soir dans notre maison de hobbit n’aura jamais été autant appréciée par tout le groupe que nous sommes.

Avec toutes ces péripéties et toutes ces aventures, je n’ai même pas évoqué un des points du voyage les plus incroyables : nous sommes partis le matin, au pied de gigantesques montagnes, dans les highlands, dans le froid et l’altitude de la haute montagne et le soir-même nous étions à l’entrée de la jungle, dans un milieu chaud et humide. Quand j’y pense aujourd’hui avec un peu de recul, je me dis que c’est dingue !

Jour 3 :

Foutue pluie. Impossible de faire complètement sécher mes chaussures pendant la nuit avec l’humidité ambiante de la forêt tropicale. J’ai pourtant cherché pas mal de stratagèmes mais j’ai dû m’avouer vaincu. Je me retrouve donc à remettre des chaussures encore légèrement humides, chose qui n’est pas forcément agréable.

Fort heureusement la pluie n’a pas voulu s’inviter aujourd’hui, ou du moins pas de façon intensive et répétée, juste quelques averses légères, rien de bien méchant. Notre route continue donc avec une descente assez douce vers un village en contrebas.

Après le repas de midi, toujours excellent et préparé par le chef et ses porteurs, nous continuons notre chemin pour remonter à présent dans les hauteurs des montagnes, dans une ambiance tropicale. Cette montée, bien que difficile, ne le fut pas autant que le premier jour et heureusement. Et après quelques heures de sueurs, nous arrivons sur notre campement du soir avec une vue imprenable sur le Machu Picchu, le seul, le grand, l’unique.

Jour 4 : La fin du voyage

Je termine mon récit à l’hôtel où vient de se finir ce trek sous une pluie diluvienne. Je sors de la douche et j’attends mon sac avec mes affaires sèches qui ne devrait pas tarder.

Ce dernier jour fut difficile. Déjà, à 4h du matin, la pluie s’est invitée et le bruit des gouttes d’eau sur la tente n’est pas recommandé pour dormir correctement. La nuit fut donc courte mais reposante. Mes chaussures étaient toujours humides et je n’avais plus qu’une paire de chaussettes sèches que j’ai décidé de garder pour le soir à l’hôtel, ou pour le lendemain au Machu Picchu. C’est donc déjà mouillé et sous la pluie que je commence ce dernier jour dans une forêt tropicale chaude et humide, dans la jungle.

Ne vous imaginez pas non plus que j’avance à coup de machette dans une jungle dense et hostile, non. C’est le début de la jungle, les chemins sont tracés et la végétation pas trop dense. Mais les animaux comme les végétaux sont bien ceux qu’on peut s’imaginer dans une jungle. C’est perturbant et fou à la fois.

Et c’est une fois sortis de cette jungle, arpentant le fameux chemin le long du chemin de fer menant au Machu Picchu que la pluie revint. Ce fut cette fois une vraie pluie, digne du climat tropical où je me trouve et de la saison des pluies pendant laquelle j’ai choisi de faire mon voyage au Pérou. Au moment où j’écris cet article, nous sommes arrivés à l’hôtel plus que trempés malgré le poncho de pluie et les différentes couches de vêtements. Et il pleut encore et encore. Ici, la pluie, ça ne rigole pas.

Conclusion

Demain je vais donc visiter le Machu Picchu. Cet article est selon moi bien assez long pour ne pas y ajouter cette cinquième journée. Je m’arrêterai donc ici. Ces quatre jours de trek ont été à la fois un calvaire, un bonheur, une aventure et de belles rencontres.

Dans un premier temps, oui, ce fut un calvaire avec ce premier jour où mes jambes ne voulaient plus me porter, mon cœur ne voulait plus approvisionner mes muscles en oxygène, l’altitude n’aidant pas. Je croyais devoir abandonner dès le premier jour mais j’ai persévéré et l’effort accompli m’a permis de découvrir des choses extraordinaires, dont une vue à couper le souffle…

Ce fut également un bonheur, car se retrouver en petit groupe en pleine nature, parfois hostile avec ses éboulis, sa météo capricieuse, parfois magique avec des paysages hors normes, parfois merveilleuse avec sa faune et sa flore, c’est magique. Quoi de plus beau que d’apercevoir un toucan ou un Gris du Gabon dans son espace naturel, de prendre sa douche au petit matin au milieu des bananiers, de se réveiller avec une vue sur des kilomètres de distance et des montagnes touchant les nuages ?

C’était aussi une belle aventure car la nature reste mystérieuse et imprévisible. Cet éboulis qui a recouvert la route sur plus de 200 mètres, ce serpent venimeux qui vit dans la jungle et qui peut être mortel, le passage sur un pont mouvant en bois, au-dessus d’une rivière déchaînée par la pluie abondante de la nuit, sur un simple tronc d’arbre humide ou carrément dans une boîte métallique suspendue par un câble, c’est ça l’aventure… C’est aussi pour moi de dormir en pleine nature, loin de tout, loin de la ville et sa folie ambiante, de grimper aux sommets de montagnes plus hautes que certains sommets de chez nous.

Et ce fut des rencontres avec le groupe que nous étions. Ronny est un gars passionné par son boulot et qui connaît beaucoup de choses et aime les partager. Andrew et Linn sont des gens super ouverts et passionnés par la randonnée et la nature, avec qui on peut discuter, en anglais (ce qui pour moi n’était pas toujours simple) ou simplement passer du temps. C’était vraiment sympa. Les porteurs qui nous ont accompagnés, et dont la nourriture et l’installation des lieux étaient toujours parfaits, malgré les kilos de matériel sur le dos, avaient toujours le sourire. Et tous ces locaux, habitant dans des lieux reculés, toujours serviables et aimables même s’ils ne parlaient pas anglais, ni même espagnol mais qui avaient toujours moyen de s’exprimer et de donner un coup de main…

J’ai donc vécu une aventure qui m’a changé, autant mentalement que physiquement. C’est une expérience hors norme que je recommanderais à n’importe qui ayant le courage et le physique pour le faire.

C’est ici que je m’arrête, j’ai assez bavardé et la relecture va être bien longue… On se retrouve pour la visite d’une des sept nouvelles merveilles du monde. A très bientôt,

Romain

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